Église Saint Martin

De style roman, elle fut donnée en 1153 par le comte Guillaume IV à Pierre de Lomond, abbé de Saint-Amant-de-Boixe, qui devenu évêque d’Angoulême, la céda à son abbaye en 1162. La façade renforcée à ses extrémités par deux contreforts, est percée d’une porte plein cintre, possédant encore une colonne avec un beau chapiteau orné d’un dragon. Des contreforts supplémentaires ont été ajoutés. Cette grande saillie, la présence de chapiteaux galbés permettent de faire remonter l’église à la fin du XIIe siècle.

Architecture et sculpture du chœur et du chevet; L’église possède un chœur comprenant une travée droite et une abside semi-circulaire. L’abside voutée en cul-de-four, est ouverte par trois baies en plein cintre encadrées de colonnettes à l’intérieur comme à l’extérieur. C’est sur les chapiteaux de ces colonnettes que se trouve l’essentiel de la sculpture de l’édifice.
Bien que de médiocre facture, le chapiteau situé au sud de la baie axiale de l’abside est particulièrement intéressant pour sa valeur symbolique. Il y est figuré une chouette harcelée par des oiseaux. Cette représentation appartient au bestiaire roman. La chouette, oiseau de nuit, symbolise ici le peuple juif dans l’erreur face aux chrétiens figuré par des colombes. Nous pouvons observer également des animaux et des végétaux associés ou non à des rinceaux et notamment au chevet la représentation d’un dromadaire. Cette sculpture figurative est assortie de cordons sculptés de pointes de diamant qui soulignent l’architecture des baies au chevet. Le tout est surmonté d’une corniche à modillons dont la restauration a fait disparaître la sculpture. Le chœur se prolonge à l’ouest par une travée droite couverte d’une coupole sur pendentifs et surmontée d’un clocher moderne dont l’accès se situe dans un gros contrefort marquant l’angle sud-ouest de la travée. Cette travée délimitée par quatre arcs est ouverte au nord et au sud par une baie en plein cintre qui devait à l’origine être encadrée de colonnettes.
L’arc septentrional se compose de deux rouleaux supportés par des colonnes sur dosserets, composition qui devait se retrouver à l’ouest à l’époque romane. Cette dissymétrie pourrait s’expliquer par la chute du clocher qui aurait entraîner une reconstruction partielle de cette travée mais aussi d’une partie de la nef. L’église comprend une nef unique couverte d’une voûte de pierre en berceau. Cette hypothèse est confirmée par la présence de colonnes engagées sur les murs latéraux. Ces colonnes délimitent chaque travée de la nef et correspondent à l’extérieur à des contreforts. Elles étaient situées à la retombée des arcs doubleaux qui supportaient la voûte d’origine. Elles se terminent par des chapiteaux chanfreinés dont les tailloirs se prolongent par un bandeau qui marque le départ du couvrement.
Il est à noter également un décrochement des murs de la deuxième travée au sud comme au nord qui doit être rapproché de l’aspect fortement déjeté des murs de la nef. Il semblerait que ces éléments soient à rattacher à une destruction partielle de l’église, probablement à l’époque moderne due à l’effondrement du clocher et de la voûte en berceau. Nous savons en effet que le clocher a été reconstruit en 1760. Cette reconstruction marque sans doute la fin des travaux entamés dès le XVIIe siècle comme l’atteste le style des restaurations. C’est ainsi que les murs de la nef et de la travée droite du chœur ont été en partie remontés et consolidés par d’épais contreforts.
D’autre part, les piliers marquant la limite entre la nef et le chœur ont été renforcés ainsi que l’arc qu’ils supportent. Le financement de ces travaux a pu être facilité par la proximité du château de Balzac, les châtelains ayant sans doute contribué aux frais occasionnés par la restauration de l’église. La présence d’une porte percée dans la deuxième travée de la nef en direction du château est là pour le confirmer. Cette marque du XVIIe siècle se retrouve en façade avec la présence d’un cavalier sculpté en bas relief, cavalier qui pourrait être une représentation de saint Martin. Cette sculpture vient rompre la grande sobriété de la façade qui comprend un portail simple formé de deux voussures sans aucun décor. Ce portail est surmonté d’une baie en plein cintre soulignée par un cordon en pointes-de-diamant, seul vestige du décor roman. En effet, la sculpture pratiquement absente sur cette façade y avait autrefois sa place. Sur l’un des chapiteaux des colonnes encadrant le portail, avait été représenté un dragon. Les colonnes ayant aujourd’hui disparu nous ne pouvons plus apprécier le style de cette sculpture. Mais la sculpture n’est pas le seul élément de décoration de cet édifice qui renferme une peinture murale de la fin du Moyen Âge.
L’église a été recouverte d’un décor peint présent çà et là sur les murs de la nef. Mais la partie la plus intéressante de ce décor se situe sur le mur nord de la travée droite du chœur. Très endommagée, elle permet cependant d’observer plusieurs personnages ainsi que des inscriptions malheureusement illisibles. Cette peinture fait apparaître un archer tirant sur un homme à demi dévêtu attaché à un poteau. Cette scène peut être interprétée comme une figuration de saint Sébastien, patron des archers, considéré au Moyen Âge comme un saint protecteur de la peste. D’autres représentations sont visibles. Nous pouvons notamment reconnaître une femme tenant une épée, des écussons et un nimbe crucifère. Cependant, une grande partie de cette peinture ayant été détruite, il est impossible de faire le lien entre ces différentes représentations.

Elle était à l’origine une possession des comtes d’Angoulême. Nous savons qu’une construction seigneuriale existait dès le XIIe siècle à Balzac. Pouvons-nous pour autant faire le lien entre cette construction et l’église qui de ce fait aurait pu avoir une fonction de chapelle castrale ? Il est étonnant que l’église soit isolée de tout édifice mis à part du château du XVIIe siècle. Si nous nous référons à la toponymie, nous trouvons à proximité des lieux un hameau appelé La Chapelle. S’agissait-il d’une référence à une chapelle castrale ? Le problème est délicat mais l’hypothèse n’est pas à écarter dans la mesure où l’église appartenait aux comtes d’Angoulême et qu’elle était située à proximité d’une construction seigneuriale. On y arrivait autrefois du château par une charmille qui conduisait en ligne droite à la petite porte latérale. Déjà trop basse, elle manquait de proportion entre sa longueur et sa hauteur, elle a donc vu disparaître de ce fait le peu de coquetterie que lui donnait sa proportion et l’enceinte circulaire du chœur. Pendant le cours de la Révolution à partir de 1792 il n’y eut plus de curé à Balzac, l’église fut abandonnée à la surveillance du sonneur de cloche qui ne s’acquitta pas honnêtement de sa mission, il fut accusé d’avoir soustrait des ferrures. A cette même époque l’église servait de lieu de réunion et de vote pour les élections d’alors.

L’intérieur

La nef unique dont les murs latéraux sont fortement déjetés vers l’extérieur, est couverte d’un berceau de bois, en place de celui de pierre qui existait jadis et que soutenaient deux doubleaux portés par des colonnes engagées. Elle est éclairée par quatre fenêtres simples, deux dans la travée est, une au sud ouest, la quatrième à l’ouest, au dessus de la porte. Trois arcades ont été percées dans les murs latéraux pour donner passage à la lumière dans les chapelles.

Le faux carré et l’abside sont un peu plus étroits que la nef. La voûte était une coupole sur pendentifs. Les arcs gouttereaux sont simples : le grand arc ouest et ses piliers ont été renforcés ; celui de l’est a deux rouleaux, portés par des colonnes à dosserets. Deux fenêtres, une de chaque côté, sont encadrées à l’intérieur par des colonnettes. L’abside, semi-circulaire et sous un cul-de-four, à trois fenêtres avec colonnettes sur les deux faces et une porte ouvrant dans la sacristie à l’est.

Toutes les fenêtres sont en plein cintre et très évasées vers l’intérieur ; les chapiteaux sont galbés, sauf sur les colonnettes de l’abside, où ils sont grossièrement décorés de feuillages et d’animaux.

L’extérieur

La façade, renforcée à ses extrémités par deux contreforts, est percée d’une porte en plein cintre, possédant encore une colonne avec un chapiteau orné d’un dragon ; au-dessus, une petite fenêtre avec un cordon à pointe-de-diamant et de pignon remanié.

Au-dessus de la porte, on voit les traces d’un porche à double pente.

La corniche, détruite sur les murs latéraux, subsiste l’abside, ainsi que les modillons. Des contreforts supplémentaires ont été ajoutés ; les anciens contreforts de l’abside avaient 0m70 sur 0m27, mais ceux de la nef mesuraient 1m40 sur 0m90. Cette grande saillie, la présence de chapiteaux galbés permettent de faire remonter l’église au dernier tirer du XIIe siècle. Le clocher carré rebâti en 1760, à deux baies jumelles sur les faces est et ouest et une flèche en charpente assez élevée.

On trouve, à l’intérieur, des fonts baptismaux en tronc de pyramide octogonale aux arêtes ornées d’un boudin et à l’extérieur, des traces de litre funéraire.