« Le passé ressurgit à Balzac où les fouilles ont mis à jour un village néolithique »
Déjà en 1867 M. de Rochebrune faisait figurer Balzac sur la carte des gisements préhistoriques et les découvertes des enseignants, des élèves et des agriculteurs ont confirmé que le site Peu Chatelard, a bien été un village néolithique (vers 2500 avant J.C). Une partie des silex taillés et des pierres conservées à la mairie et les recherches de Jean Caillaud témoignent de l’existence de ce site. Les prospections aériennes de Jacques Dassié ont révélé il y a peu de temps l’ampleur exceptionnelle du site.
Les fossés creusés en arc de cercles forment une couche de terre arable plus importante. L’humidité y est plus persistante ce qui fait que les plantes et en particulier les céréales y bénéficient de croissance un peu particulière. Au dessus des fosses invisibles dans le paysage elles restent vertes plus longtemps et atteignent une hauteur un peu supérieure. Cette différence dure peu donc il faut un peu de chance et beaucoup d’expérience pour saisir par un survol aérien la différence de couleurs qui délimite les fossés. Fort de ces clichés, Catherine Louboutin, conservatrice du musée des antiquités nationales de St Germain en Laye décide en 2001 de diriger une équipe d’une vingtaine de jeunes pour effectuer les premières fouilles. Suite aux résultats encourageants, elle décide de poursuivre et d’intensifier ses recherches grâce à la collaboration de Jean Paul Charbonnaud l’exploitant du champ. Le décapage de la terre arable permis de mettre à jour les fossés en arc de cercle et surtout pour la première fois les traces de pieux bien visibles d’une construction en bois. Les vestiges archéologiques retrouvés (tessons de poterie, outils en silex taillés et en os, ossements d’animaux domestiques et sauvages) prouvent bien que ce village fut habité par des agriculteurs entre 3500 et 2900 avant J.C.
Les fossés mis à jour sont d’une profondeur pouvant aller jusqu’à 3 mètres quelquefois surmontés de palissades ou de poteaux en bois, ils ont été comblés par l’action du temps. La partie supérieure est mal connue car détruite par l’érosion naturelle et les actions de culture, étant en terrain agricole. Ils ont servi de limite de territoire ou de protection de troupeaux mais n’avaient pas de vocation guerrière. On trouve des traces de vie mais pas d’habitation.
Ce site mérite d’être conservé, d’autant plus que sa configuration en fait un très bon chantier école pour apprendre à fouiller.